Ce blog est créé pour notre TPE. Le thème de celui-ci est "Héros et Personnages", étant toutes trois fascinées par le personnage du vampire, notre projet écrit et oral repose donc sur cette étrange créature de la nuit. Nous espérons ainsi vous renseigner un peu plus sur le vampire tout en nous faisant plaisir pour notre projet.
Tout d'abord sur la gauche, il y a un petit menu appelé sommaire. Il vous servira à voir plus en détail chacun des articles, je vous conseille d'aller les voir dans l'ordre d'affichage pour pouvoir suivre correctement le fil de nos pensées! Et si vous décidez de regarder les articles tels quels, faites attention car parfois ils sont longs et tout ne s'affiche pas, cliquez donc sur "plus d'infos" pour le lire dans son intégralité.
Je crois que le principal a été dit. Sur ce, bonne visite !
Le vampire est un personnage qui nous vient de la mythologie antique. A partir du XI ème siècle, les chrétiens le considèrent comme une âme qui n'aurait pas été acceptée au purgatoire.
La première apparition dans l’écriture date de 1748 dans un court poème allemand, puis on le retrouve dans d'autre écrits comme le Dictionnaire Philosophique de Voltaire ou encore le très célèbre Dracula de Bram Stoker.
Au fil du temps, le personnage du vampire évolue, on le retrouve partout dans l'art, la musique, la littérature, le théâtre, le cinéma.
C'est pourquoi nous nous posons la question « D’où vient le mythe du vampire et pourquoi les artistes s’inspirent-ils encore de ce personnage au XX ème et XXI ème siècles ? »
Nous allons dans un premier temps expliquer son origine et son arrivée dans la littérature. Puis dans un second temps nous étudierons son influence dans l'art visuel et cinématographique ainsi que dans la musique.
"Pais de Espectros" dans "Favole" Tome 3, Victoria Frances
Le vampire est omniprésent de nos jours, mais d'où vient-il? Depuis quand le mythe existe-t-il?
Le vampire se retrouve dans toutes les religions du monde entier. Il existe depuis toujours et n'a pas d'apparition précise dans le temps, dans toutes civilisations il y a, ou il y a eu une créature vampirique. Mais on retrouve réellement le vampire à partir de l'Antiquité, la mythologie antique dit que d'infâmes créatures aiment boire du sang humain. Dès le XI ème siècle on dit que les morts sortent de leurs tombes afin d'attaquer les vivants. Mais c'est à partir de XVIII ème siècle qu'il y a "l'épidémie vampirique" dans toute l'Europe et dans tous les médias européens le vampire est omniprésent. C'est durant cette période que les premières chasses sont organisées, et une sorte de psychose va envahir le continent, les pays touchés doivent donc faire des enquêtes officielles où de nombreux éléments inexplicables seront découverts. C'est en 1732 que le terme "vampire" sera officialisé. C'est aussi durant cette période que le vampire fait sa première apparition dans la littérature.
Yuki Onna (femme des neiges) est le vampire des croyances japonaises, elle se nourrirait de l'âmes des hommes.
D'après certains scientifiques comme le Dr Dolphin, l'origine du vampire viendrait d'une maladie appelée Porphyrie, les personnes qui la développent sont très pâles du fait qu'elles ne supportent pas le soleil. Cela leur provoque une grave atrophie de la peau qui met du temps à disparaitre et laisse souvent des cicatrices, leurs médecins leur conseillent donc de vivre recluses et cachées du soleil. Tout comme les vampires, les malades avaient une forte pilosité notamment au niveau des cicatrices, dans certains cas, les dents et les gencives de personnes atteintes se déforment et sont colorées d'un rouge brunâtre. Leurs dents paraissent alors proéminentes. Les lèvres et l'urine des malades sont également d'une couleur pourpre. La saignée veineuse était utilisée pour soulager les malades. On retirait un demi-litre de sang par semaine que l'on compensait par une transfusion. Dans les temps plus anciens, on faisait boire du sang animal aux malades. Par ailleurscertaines drogues provoquent des crises de porphyrie et l'ail contient cette substance, ce qui nous fait penser au fait que les vampires ne mangent pas d'ail.
Vlad III Basarab,Vlad l'empaleur ou Draculea
La Porphyrie ne serait pas la seule origine. L'homme lui-même pourrait l'être, certains personnages de l'histoire de par leur cruauté auraient participé à la création du mythe : par exemple Vlad III Basarab surnommé Vlad l'empaleur, ou encore Draculea, un roi roumain du XVème siècle qui empalait ses ennemis autour de son château.
Elizabeth Bathory est aussi une de ces grandes figures qui auraient participé à l'origine du mythe, un siècle plus tard. Elle aurait tué plus de 300 jeunes filles pour leur prendre leur sang, pour ensuite se baigner dedans, elle aurait pensé que ce sang lui permettait de ne plus vieillir. En 1610, elle est arrêtée et son procès a lieu, elle fut condamnée par le tribunal à rester assignée à résidence dans une seule pièce de son château et ce, jusqu’à sa mort.
Ils ne sont pas les seuls, il y aurait aussi Louis XI, le Pape Innocent VIII, le Comte Charolais, ...
Elizabeth Bathory
Le vampirisme peut aussi être associé à des maladies psychologiques telles que le syndrome de Renfield, (nom donné par le psychologue Richard Noll, Renfield étant un personnage du roman « Dracula » de Bram Stoker : en effet ce personnage ayant côtoyé le Comte, il finit par croire que boire du sang lui procurerait de l’énergie vitale et s'en nourrit donc, il répète sans cesse "le sang c'est la vie"). Ce syndrôme est une déviance mentale rare qui pousse un individu à boire du sang humain. Il est donc souvent apparenté au vampire. L'évolution de la maladie peut être classé en différents stades :
"- Durant l'enfance, à la suite d'un incident mineur comme une coupure, l'enfant découvre que le goût du sang lui plaît et lui procure des sensations inconnues.
- L'individu plus âgé continu à boire son propre sang, c'est ce que l'on désigne par "auto-vampirisme". Cet acte lui apporte un plaisir qu'il ne trouve pas ailleurs. Lors de l'adolescence, cette démarche est associée à la découverte de la sexualité.
- L'individu peut étendre sa soif de sang en buvant celui des animaux : il s'agit alors de zoophagie.
- Le dernier stade est le vampirisme clinique où l'individu boit le sang d'autres êtres humains. Il mord ses victimes par plaisir et le goût de leur sang lui apporte un ravissement, souvent sexuel. Le sang devient alors une véritable drogue. De nombreux tueurs en série étaient sujets au vampirisme clinique : Peter Kurten (le vampire de Dusseldorf), John George Haigh (le vampire de Londres) ou encore Fritz Harrmann (le vampire de Hanovre) pour ne citer que les plus connus. Ces derniers prenaient plaisir à affirmer leur pouvoir et leur contrôle total sur leurs victimes. Ils sont aussi excités par le fait de violer un tabou, celui d'attaquer et de faire couler le sang d'un de leurs semblables."
John George Haigh ou "Le vampire de Londres", aussi connu sous le nom du "tueur au bain d'acide", était un tueur en série anglais ayant fait 9 victimes qu'il égorgea, prit leur sang pour le boire et se débarrassa des corps dans un bain d'acide. Il fut arrêté en 1949 et condamné à la peine de mort par pendaison.
John George Haigh
Les origines du vampire sont encore très floues et le seront sûrement toujours, car dans toutes les religions il y a des créatures maléfiques avides de sang humain ou encore de leurs âmes, mais il y a aussi l'homme avec ses nombreuses déviances mentales et physiques, l'entraînant à avoir des comportements cruels et sadiques, ou des déformations physiques faisant parfois penser aux créatures infâmes des mythologies antiques.
Voici encore quelques vampires:
Lilith, en Mésopotamie, elle est l'esprit ailé de la vengeance, le démon de la tempête qui apporte pestilence et désolation, elle ôte la vie des hommes d'un baiser, elle parcourait le monde pour sucer le sang des nouveaux nés.
Sekhmet, Déesse de la guerre en Égypte, s'enivrant un jour de sang humain, entreprend alors de détruire l'humanité.
Lamie est un démon redouté de la Grèce et de la Rome antiques. Le chagrin de voir ses enfants tués par une rivale a changé cette princesse en monstre mi-femme mi-serpent. Elle exerce sa revanche en dévorant les nourrissons et en absorbant le sang des hommes.
La Penanggalan, une des plus hideuses créatures mythologiques. Durant le jour elle ressemble à une belle jeune fille, mais la nuit venue elle détache sa tête de son corps et vole dans les airs, lestée du paquet noueux de ses entrailles, à la recherche du sang de nouveaux-nés.
Les Aztèques du mexique croyaient en l'esprit vampire Cihuiteteo, cette femme morte en couches revenait d'entre les morts pour accabler les vivants, surtout les nourrissons. On lui offrait du sang dans l'espoir qu'elle épargne les enfants.
Il en existe encore des centaines d'autres dans le monde...
Sources: http://lemondedebuffy.free.fr, Wikipedia, Vampire! Le Guide aux éditions Nathan, Le goût des vampires, Mordu de vampire, connaissances personnelles
« Les récits évoquant des vampires existent depuis l’Antiquité,mais c’est au siècle des Lumières qu’ils se développent réellement en Europe », explique Charles Porset dans son livre « Vampires et Lumières » paru en 2007.
"De masticatione mortuorum in tumulis" de Michael Ranft
Un des premiers ouvrages sur le sujet est écrit par le théologien Philip Rohr, « De masticatione mortuorum » (la mastication mortuaire) en 1679, puis repris en 1725 par l’auteur germanique Michael Ranft sous le titre « De masticatione mortuorum in tumulis » (la mastication des morts dans les tombeaux). C’est finalement ce dernier qui sera le plus connu en la matière. Cependant, si Ranft a voulu démonter le mythe en s’en référant au côté médical et scientifique et en fustigeant le côté surnaturel, qu’il rattache au folklore, il l’a au contraire renforcé en s’en faisant malgré lui le porte-parole. Vers 1750, le prêtre français Don Augustin Calmet rédige le « Traité sur les apparitions des esprits et sur les vampires ou les revenants de Hongrie et de Moravie », qui détonne en abordant le surnaturel au sein du siècle des Lumières, attaché au rationalisme. Calmet est soutenu par son confrère Ildefonse Cathelinot qui affirme avec force auprès des théologiens et philosophes que le surnaturel fait partie de l’ordre du monde, même s’il n’y a aucune explication rationnelle. Cependant, Calmet sera vivement critiqué par Voltaire, qui ne comprend pas comment un tel érudit ait publié un ouvrage relatif aux vampires. Néanmoins, Voltaire s’est largement inspiré des écrits de Calmet pour élaborer son « Dictionnaire philosophique », paru en 1764.
Quant à Rousseau, il n’écrivit rien sur le sujet, en revanche, une citation lui est attribuée, à peu près en ces mots : « S’il n’y eut jamais au monde une histoire garantie et prouvée, c’est celle des vampires. Rien ne manque : rapports officiels, témoignages de personnes de qualité, de chirurgiens, de prêtres, de juges : l’évidence est complète ! ».
Gerard van Swieten, médecin et scientifique austro-hollandais, se pencha également sur les écrits de Calmet. Il publia en 1755 un « Rapport médical sur les vampires » à la suite de recherches sur des cas avérés de cadavres restés intacts et de morts suspectes aux alentours de tombes, en Autriche. Mais il abandonna sa démarche, car le sujet le dépassait.
Squelette d'une femme du XVIème siècle, découverte à Venise. Une brique a été introduite dans sa cavité buccale afin de l'empêcher de mâcher son linceul et de revenir à la vie sous forme de vampire.
Les poèmes
« Der vampir » (le vampire) de Ossenfelder, publié en 1748 dans une revue allemande, est le premier poème à aborder le thème des vampires. Un demi-siècle plus tard, paraît « La fiancée de Corinthe » de Goethe. Dans ce poème, les descriptions de la jeune fille et ses paroles laissent clairement deviner qu’on a affaire à un vampire. Cependant ce terme n’est jamais employé par l’auteur.
En 1810, John Stagg écrit un poème composé de 152 vers, « Le Vampire », dont l’histoire se déroule en Hongrie, et dans lequel une femme se rend compte que son mari malade est tourmenté par un ami décédé, devenu vampire, qui vient lui sucer le sang. Trois ans plus tard, Lord Byron publie « Le Giaour ». Ce poème narratif est l’occasion pour l’auteur d’aborder le thème du vampire, superstition très présente en Orient. Il est à préciser qu’un Giaour est un terme de mépris appliqué par les turcs aux infidèles.
Le poème « Les Métamorphoses du vampire » de Charles Baudelaire, paru en 1857, fait partie des Épaves, ces pièces condamnées qui furent censurées lors du procès des « Fleurs du mal » l’année de sa parution. Ce poème, qualifié de monstrueux, dût rester caché jusqu’en 1945. On y retrouve, sous les traits du vampire, un thème obsessionnel chez Baudelaire : l’union, dans la femme, de l’amour et de la mort.
Tableau "La chauve-souris" (1880) de Albert Penot
Romans et Nouvelles
La nouvelle « Le vampire » de John Polidori (ami de Mary Shelley, auteur de « Frankenstein ») est écrite en 1819 à partir d’un brouillon du poète Lord Byron. Pour la première fois, il est question d’un vampire sophistiqué, effaçant légèrement les traits monstrueux du personnage. Puis Théophile Gautier publie « La morte amoureuse » en 1836. La nouvelle met en scène une courtisane, sur laquelle court de sordides rumeurs. Alexandre Dumas père s’exerce également aux histoires du genre en 1849, avec « Histoire de la dame pâle », un conte extrait du livre « Les mille et un fantômes ».
Paul Feval père, pourtant féru de romans de capes et d’épées, s’essaiera lui aussi au récit « vampiral » (adjectif inventé par l’auteur) avec « La vampire » dans « Les drames de la mort » en 1856, « Le chevalier Ténèbre » en 1860, et « La ville vampire » en 1875. Quant à Paul Feval fils, il écrira en 1929 un roman sur les vampires, intitulé « Les Vampires de la mer ».
En 1871, paraît « Carmilla » de Le Fanu, un auteur irlandais. Ce livre constitue une œuvre majeure dans la littérature fantastique, romantique et macabre. Un autre auteur célèbre, Sir Arthur Conan Doyle, publiera deux romans dans la même veine : « Le parasite » en 1894 et « Le vampire du Sussex » en 1927.
Bram Stoker, compatriote de Sheridan Le Fanu s’inpira de « Carmilla », ainsi que l’histoire de Vlad Tepes pour écrire « Dracula » en 1897. Il aura mis une dizaine d’années à élaborer ce roman, qui deviendra le plus célèbre dans le genre, inspirant de nombreux autre écrivains.
Bram Stoker (1847-1912)
En 1954 parait « Je suis une légende » de Richard Matherson, auteur américain de science-fiction, qui relate le destin tragique du dernier homme sur Terre, immunisé contre une nouvelle pandémie causée par la morsure d’une chauve-souris. Les victimes présentent toutes les caractèristiques dévolues aux vampires.
Le deuxième roman de Stephen King, « Salem » paru en 1975, relate l’histoire d’un écrivain qui revient dans un ville natale où un vampire a élu domicile. L’année suivante, Anne Rice publie le premier des dix tomes de la « Chronique des Vampires », écrits jusqu’en 2002 : tous les romans sont centrés sur un personnage, Lestat de Lioncourt, un noble français transformé en vampire au cours du XVIIIe siècle. Ses vampires présentent des caractéristiques différentes du vampire classique (exemple : ils peuvent boire du sang animal, ne peuvent être détruits par des pieux en bois, etc…).
"Entretien avec un vampire" de Anne Rice
En 2004 sort « Laisse-moi entrer » (titre original : « Låt den rätte komma in »), un roman fantastique écrit par l’écrivain suédois John Ajvide Lindqvist. L’histoire met en scène deux jeune héros, un garçon de douze ans, devenu à l’école le souffre douleur de ses camarades, et une enfant vampire vieille de plusieurs siècles. Le titre même évoque le fait qu’un vampire ne peut entrer dans une maison que si on l’y invite. Cette caractéristique du personnage est présente dans plusieurs œuvres.
Le personnage du vampire dans la littérature connaît ensuite un vif succès auprès des adolescents avec « La saga du désir interdit » (plus connu sous le nom de « Twilight ») de Stephenie Meyer, écrit entre 2005 et 2008. Dans ces romans (quatre au total), le vampire est complètement dénaturé (il ne craint pas la lumière du jour, scintille au soleil, etc…), ce qui engendra de très nombreuses critiques parmi les fervents défenseurs du mythe originel.
En octobre 2009, on renoue avec le vampire « traditionnel » avec la seule suite du roman de Bram Stoker, écrite par son petit fils Dacre Stoker et Ian Holt. Le récit, intitulé « Dracula l’immortel » commence vingt-cinq ans après la destruction de Dracula. Enfin la même année, une série de sept livres, « Le journal d’un vampire » de L. J. Smith, connaît également un grand succès chez les jeunes. Si dans cette série les vampires se rapprochent plus du mythe de Dracula que pour « Twilight », l’histoire se centre surtout sur la vie et les problèmes adolescents, tout comme dans la saga de Stephenie Meyer.
Voici une listes d’œuvres littéraire où vous pourrez également retrouver le vampire :
- Les dents de la nuit: petite anthologie vampirique; de Sarah Cohen Scali
- Modnighters: T1: L'heure secrète, T2: L'étreinte des ténèbres; de Scott Westerfeld
- La baronne trépassée ; de Pierre Ponson du Terrail
- Lestat le vampire, Entretien avec un vampire, La Reine des Damnés; De Anne Rice
- Profession Vampire; de Gudule
- Le baiser du vampire et autres histoires fantastique; De Alexandre Dumas
Et enfin, pour terminer cet article sur le vampire dans la littérature, je vous propose de lire le poème "Les métamorphoses du vampire" de Charles Baudelaire :
"La femme cependant, de sa bouche de fraise, En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise, Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc, Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc: - "Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science De perdre au fond d'un lit l'antique conscience. Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants, Et fais rire les vieux du rire des enfants. Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles, La lune, le soleil, le ciel et les étoiles! Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés, Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés, Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste, Timide et libertine, et fragile et robuste, Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi, Les anges impuissants se damneraient pour moi!" Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle, Et que languissamment je me tournai vers elle Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus! Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante, Et quand je les rouvris à la clarté vivante, A mes côtés, au lieu du mannequin puissant Qui semblait avoir fait provision de sang, Tremblaient confusément des débris de squelette, Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer, Que balance le vent pendant les nuits d'hiver."
Charles Baudelaire
Sources: Wikipedia, Science & vie junior hors série n°82 de juin 2010, Vampire! Le Guide au éditions NATHAN.
Après être entré dans la littérature, le vampire fait son apparition au cinéma notamment avec "Nosferatu" (créé en 1922 par Murnau). Afin de casser cette image de monstre, des parodies sous forme de séries télévisées sont réalisées dans les années 60 pour tourner le vampire en ridicule. La toute première série du genre, intitulée« The Munsters », estdiffusée sur les écrans de 1965 à 1966 : cette comédie met en scène une famille hors normes composée d'un vampire, Lily , fille de Grandpa Dracula, son mari Herman qui ressemble au monstre de Frankenstein, et Eddie leur fils, un petit loup-garou.
Diffusée de 1966 à 1991 aux Etats-Unis, la série fantastique à succès « Dark Shadows », créée par Dan Curtis, comprend 1.225 épisodes de 30 minutes, qui raconte la vie de la famille Collins dans sa demeure de Collinwood. Au fur et à mesure de la série, un véritable bestiaire surnaturel (vampires, sorciers, zombies, loups-garous) vient rejoindre les personnages, notamment le vampire Barnabas présent depuis le 211ème épisode. Les scénarios de cette série s'inspirent beaucoup des thèmes classiques de la littérature gothique. (il est à signalé que le 9 mai 2012 sortira un long métrage reprenant la série de Dan Curtis par Tim Burton)
Des séries pour enfants ont aussi été diffusées avec par exemple « The little vampire» (le petit vampire) de 1986 à 1987, une production canadienne de 13 épisodes. Basée sur les deux premiers romans de la série d'Angela Sommer-Bodenburg, elle raconte l'amitié entre un jeune garçon et un petit vampire.
Dix ans plus tard, la série américaine « Buffy Contre les vampires » (7 saisons pour un total de 145 épisodes, diffusés de 1997 à 2003) créée par Joss Whedon, rencontre un immense succès. Le personnage principal,Buffy Anne Summers, est une Tueuse de vampires issue d'une longue lignée d'Elues luttant contre les forces du mal, et notamment les vampires et les démons. À l'instar des précédentes Tueuses, elle bénéficie des enseignements de son Observateur, chargé de la guider et de l'entraîner. Elle est entourée par un cercle d'amis qui combat à ses côtés et tombe amoureuse d'un vampire, Angel, qui est le seul à avoir gardé son âme.
Parallèlement, est créée la série« Angel» ( 110 épisodes répartie en 5 saisons, diffusées de 1999 à 2004) qui, après sa rupture douloureuse avec Buffy, part à Los Angeles. Là-bas, il aidera les désespérés par le biais d'une agence de détectives. On y retrouve certains personnages de «Buffy contre les vampires» comme par exemple Spike ou encore Cordélia.
«Vampire Host», drama japonais de 12 épisodes, parait en 2004. Inspiré du célèbre manga de la mangaka Kaori Yuki, il relate l'histoire de Rion Kano, jeune lycéenne à la recherche de sa meilleures amie disparue. Ses recherches la mènent tout droit dans le Host Club Kraken House dirigé par une bande de vampires.
Depuis quelques années le vampire a une image très tendance : les séries mettant en scène des vampires sont de plus en plus nombreuses, avec notamment «True Blood» inspiré de la saga " La Communauté du Sud " de Charlaine Harris. Elle raconte le quotidien de la petite communauté de Bon Temps, située en Louisiane. Depuis que les vampires ont révélé leur existence aux humains, Sookie (une serveuse télépathe) rêve de rencontrer un vampire. Contrairement à la plupart de ses voisins, elle est prête à accepter leurs différences. Elle fini d'ailleurs par tomber amoureuse d'un vampire prénommé Bill qui lui a sauvé la vie.
En plus d'être présent dans les séries télévisées, le vampire s'est aussi fait une place dans les dessins animés. Par exemple « Rosario + Vampire» (ロザリオとバンパイア) du Japonais Akihisa Ikedaen, raconte l'histoiredeTsukune Aono, un jeune garçon banal qui a raté tous ses examens d'entrée au lycée. Par un pur hasard, il est alors relégué dans un établissement à première vue normal, mais qui est en fait un lycée… pour monstres ! Là, il fait la rencontre de Moka Akashiya, jeune fille à l'apparence angélique. En réalité, elle cache une double personnalité et des pouvoirs de vampire très puissants, qui se révèlent lorsque l'on arrache le rosaire ornant son cou. Grâce aux pouvoirs de Moka, tous deux vont combattre plusieurs monstres, que Tsukune en tant qu'humain ne pourrait pas affronter.
On peut citer encore « Vampire Knight», un "anime" en 26 épisodes racontant l'histoire d'une jeune fille du nom de Yuki, attaquée par un vampire... puis secourue par un autre. Une dizaine d'années plus tard, elle est devenue une gardienne de la race des vampires. Elle protège Kuran Kaname, son salvateur, du monde des humains. Cependant, Zero KIRYU, son meilleur ami, est conscient de l'existence des vampires. Il les hait plus que tout car ils ont massacré tous ceux qui étaient chers à son cœur. Yuki commence alors à se poser des questions quant à la vraie nature de ces vampires qui ont décimé la famille de son meilleur ami. Elle finit par tomber amoureuse de Kaname et découvre en fait qu'elle même est une vampire.
Ces "animes" sont d'ailleurs très souvent, des adaptations animées de mangas à succès portant le même nom. «Rosario + vampire » est un manga de Akihisa Ikeda en 20 tomes, tandis que «Vampire Knight» est un manga deMatsuri Hino en 25 tomes. « Blood+ » en 11 tomes met en scène l'histoire d'une jeune vampire tuant les siens pour défendre les humains de sa sœur jumelle, une vampire assoiffée de sang.
Dans « Hellsing » de Kōta Hirano, Dracula, roi déchu des vampires, se retrouve au service des humains et de l'église contre les siens sous le nom de Nosferatu Alucard.
Dans ces nombreux mangas sur cette créature, on peut souligner une réelle recherche sur son apparence. Est-il homme ou femme, séduisant ou repoussant ? Ainsi nous le retrouvons sous toutes les formes possibles et imaginables. Il possède toute les caractéristiques que l'homme peut lui donner. C'est pour cela qu'il est aussi une réelle source d'inspiration pour les artistes contemporains, qui bien souvent choisissent un univers fantastique, érotique, sensuel ou encore gothique.
Victoria Francés, jeune artiste espagnole sortie des beaux arts et déjà mondialement connue pour ses œuvres gothiques vampiriques, vend sous des dizaines de produits dérivés de ses oeuvres (puzzles, tasses à café, draps, oreillers etc...). Elle utilise des techniques traditionnelles (aquarelle, gouache, crayons, acrylique, peinture à l'huile, pastel sec,...), et fait parfois quelques retouches à l'ordinateur. Elle a créé une trilogie racontant l'histoire de Favole une vampire à la recherche de son amant.
Trilogie "Favole" par Victoria Francés.
Elle aime beaucoup le vampire et l'univers autour de celui-ci. Elle le voit séduisant, attirant. Ses œuvres nous font découvrir un vampire mélancolique, parfois malheureux mais séducteur. Bien que prédateur, il est peut-être triste de voler la vie des hommes pour pouvoir vivre.
"Suspiro eterno" dans "Intergral Favole", Victoria Francès
Lorsqu'on regarde ses œuvres, on peut éprouver une sorte de malaise.
Il arrive qu'elle soit comparée à un autre artiste espagnol connu, Luis Royo, plus dans l'univers fantastique. Il lui arrive parfois de représenter le vampire, mais sous une forme plus sensuelle et même érotique.
"The Dark Visit" dans "Dark Labyrinth" par Luis Royo.
Page 19 de "Malefic" par Luis Royo
Dans les séries télévisées, anime, mangas, peintures, etc. Le vampire n'a pas pris toutes les formes qu'il a pu prendre dans les croyances, la littérature ou encore le cinéma. Les artistes et réalisateurs se concentrent tout de même plus sur sa beauté, principalement inspirée par Dracula de Bram Stoker (il est le plus souvent beau et a un côté merveilleux). Ils trouvent le moyen de nous le faire envier, car de nos jours, nous vivons dans une société où seule l'apparence compte. N'est-il alors pas préférable de vivre éternellement beau, même si pour cela nous devons faire de lourds sacrifices ? Bien que parfois effrayant, le vampire est un bel emblème pour critiquer la société actuelle.
"Violin herido" dans "Favole" (tome 3), Victoria Francés
Le Vampire dans la musique :
Aujourd'hui, le vampire est un personnage de notre culture moderne : on peut le retrouver partout, aussi bien dans la peinture, le cinéma, la littérature, la musique etc .
C'est un personnage fascinant et attirant qui ne cesse d'inspirer les artistes, c'est d'ailleurs grâce a eux que ce personnage évolue aussi bien physiquement que mentalement depuis ces deux derniers siècles.
De nos jours, les artistes musicaux s'en inspirent beaucoup dans leurs compositions. Ce qui fait que le vampire traverse les différents styles musicaux qui peut exister de nos jours.
Il peut passer de la musique classique, a l'opéra , au jazz, au rock, au métal et autre dérivés, ainsi que dans les comédies musicales et les musiques de films.
Dans toutes ces catégories, le vampire est vu différemment par les compositeurs et artistes. Chacun d'entre eux a sa propre définition et vision du vampire, et c'est cette vision que l'on peut retrouver dans les compositions et les textes des artistes.
Si les artistes ne parlent pas directement en utilisant le nom "vampire" dans leurs paroles, ils le font comprendre par des sous-entendus (comparaisons, métaphores, etc …) qui décrivent le type de vampire (on retrouve très régulièrement le vampire séducteur et le vampire qui souffre de sa condition).
Par exemple la chanson plutôt blues-jazz de STING « Moon over Bourdon Street » écrite en 1994 aurait du être la musique du film « Interview with a Vampire » :
« It was many years ago that I became what I am
C'était il y a plusieurs années que je suis devenu ce que je suis
I was trapped in this life like an innocent lamb
J'ai été piégé dans cette vie comme un agneau innocent
Now I can only show my face at noon
Maintenant je ne pourrais jamais plus montrer ma face à midi
And you'll only see me walking by the light of the moon
Et tu me verras seulement à la faveur de la nuit éclairée par la lune
The brim of my hat hides the eye of a beast
Les rebords de mon chapeau cachent les yeux d'une bête
I've the face of a sinner but the hands of a priest
J'ai le visage d'un pêcheur mais les mains d'un prêtre»
Le chanteur aborde ici un vampire prédateur qui cherche sa proie mais aussi un vampire qui tente de lutter contre sa nature et son corps mort :
« To struggle with my instinct in the pale moon light »
A lutter contre mes instincts sous la pâle lueur de la lune
Il évoque la nature du vampire qui doit se caché du jour « Maintenant je ne pourrais jamais plus montrer ma face à midi » ( midi moment de la journée ou le soleil est à son zénith).
Actuellement le vampire est une figure importante que l'on retrouve beaucoup dans l'univers rock-métal, dans le monde entier !
Commençons pas les États-Unis, avec le célèbre Marilyn Manson, un des nombreux artistes qui se sont inspirés du vampire pour certaines de ses chansons, comme par exemple avec « If I was your vampire ». Dans celle-ci, le vampire est une femme qui demande à son amant de la tuer d'un coup dans le coeur.
Marilyn Manson.
Il y a également la talentueuse Emilie Autumn, qui dans sa chanson « Gothic lolita » se met dans la peau d'une petite fille qui aurait été tuée, puis transformée :
« Je suis plus âgé que vous ne le serez jamais
Je suis morte il y a un millier d'années
Et j'ai vécue seulement 2 ou 3 ans »
Elle parle de meurtre "sans mort" :
« Le genre de meurtre où personne ne meurt »
Emilie Autumn
En Asie, beaucoup d'artistes, Japonais par exemple, ayant une affection particulière pour l'Europe, s'inspirent du vampire dans leur chansons.
Le célèbres chanteur GACKT à commencé sa carrière en se prétendant lui même être un vampire âgé de 461 ans. Il évoque d'ailleurs ce côté vampirique dans plusieurs de ses chansons comme dans « Misérable ». Il parle de la fuite du temps, du fait d'être immortel :
« Tourne, tourne, le temps me laisse derrière, maintenant
Je suis misérable »
Dans « Lust For Blood» où il parle clairement de ne plus être humain et de souhaité le redevenir un moment, un vampire qui regrette et rejette sa nature :
« Si seulement juste un petit moment... , je veux retourner à la forme humaine»
ou encore dans « Orange no Taiyou», chanson utilisé dans le film qu'il a réalisé « Moon Child», où il joue un des personnages principaux qui devient vampire. Il évoque encore une fois l'immortalité :
« Alors, ensemble nous avons rêvés d'une éternité riante,
On s'est tenu si longtemps.»
GACKT
Continuons avec un groupe nommé "Versailles -Philharmonique Quintet-", très inspiré par la France, mais aussi par les histoires de vampire à qui ils ont dédié un album « Noble». On retrouve cette dédicace au vampire plus particulièrement dans la chanson « Afert Claudia», Parlant de la jeune vampire d'Anne Rice, Claudia, du roman « Entretient avec un vampire». Par ailleurs le chanteur du groupe "Kamijo" est très fan d'Anne Rice et de ses œuvres dont il s'inspire beaucoup lors de l'écriture de ses paroles.
« Sous l'ombre des nuages, à la même vitesse que le vent
Et bien que comme prévu nous marchions
Le temps se retire peu à peu à chaque pas
Mon ombre flotte
Détournant le regard je cesse de respirer
L'ombre s'étend et la blessure au loin s'agrandit progressivement
Juste sous le soleil qui lui feint de ne rien voir
Si je m'en vais, je pourrais tout cacher
Je croyais en ce rendez-vous
Tout ce temps je continuais à espérer pour, mais...
Je me réveille de ce rêve où tu n'es pas
Répétant que la tristesse s'aggrave avec le temps
Si je tente de cacher cette blessure alors tu disparaitras à ton tour
Sous la lumière
A l'époque où j'étreignais les voeux les plus purs
Les larmes du ciel ne pouvaient m'atteindre
Laisse-moi au moins être touchée par elles
Je me réveille de ce rêve où tu n'es pas
Répétant que la tristesse s'aggrave avec le temps
Si je tente de cacher cette blessure, alors tu disparaitras à ton tour
Dans la lumière
Ce jour là, j'ai fait ce rêve où tu agites la main
Et encore aujourd'hui je ne peux toujours pas attraper ces bras
Tu disparais au loin de ce ciel sans fin
Et tu laisses derrière toi un arc-en-ciel
Il est si douloureux de repenser aux jours
Où tu étais encore là... »
Versailles -Philharmonic Quintet-
On retrouve aussi cette fascination du vampire dans les chansons d'un groupe nommé "D", eux aussi passionné par la culture baroque Européenne. Dans la chanson « Der König der Dunkelheit» signifiant Le roi des Ténèbres, le chanteur Asagi est un roi qui, pour se battre avec son peuple contre les ennemis et éviter la défaite, devient vampire. En premier il parle de l'immortalité, et du fait de ne pouvoir vivre que la nuit :
« Le soleil ne brille-t-il pas ?
En échange d'une mort lointaine
La lune et les étoiles
Rayonnent remarquablement»
Puis du prédateur, de la créature maléfique qui ce lève en lui :
« L'élixir de la vie éternelle brûle ma gorge comme du sable
Réveillant la bête noire au fond de moi»
D
Le vampire est encore une grande source d'inspiration pour la musique, et il fascine autant dans la littérature que l'art visuel.
Source: essentiellement des connaissances personnelles
Les origines du vampires sont inconnues mais cette créature de la nuit, ni vivante, ni morte, qui doit prendre la vie des Hommes pour vivre est présente dans les religions et croyances du monde entier, gardant presque toujours les même caractéristiques. Elle continue de fasciner et d'inspirer les artistes (peintres, musiciens, auteurs, etc...) de par la beauté que lui a donné Bram Stoker, par sa force, sa vitesse, son pouvoir de métamorphose, sa capacité à contrôler notre esprit, son acuité des sens mais surtout son immortalité. C'est un personnage laissant libre cours à l'imagination car il peut être prédateur, séducteur, souffrant et rejetant sa condition. Chaque artiste peut le manier à son envie afin de le rapprocher de lui ou au contraire l'en éloigner.
Poupée Monster High Draculaura (fille de Dracula) fabriquer par Mattel.
Il symbolise aussi la rébellion ou encore la libération sexuelle, l'abolition des tabous, du romantisme, ou encore même la beauté. C'est pour cela qu'il est proche de nous : il est une représentation des désirs humains. De nos jours, les hommes eux-mêmes vont jusqu’à se faire passer pour des vampires, formant des clans, des familles de "vampires". On le retrouve dans la vie de tous les jours, aussi bien dans les jouets qu'à la télévision, dans la musique ou au cinéma. Le vampire est une figure à part entière, mais aussi une critique de la société basée sur l’apparence, la consommation et le temps.
Le vampire brise les codes de la société, alors il continuera de fasciner, car il ne dépend pas et ne dépendra jamais de ce dont l'homme dépend !
« On a du mal à croire qu'un phénomène ayant exercé une telle fascination sur tant de nations anciennes et récentes dans le monde entier, à tous les moments de l'histoire, ne repose pas sur quelques terrifiantes vérités sous-jacentes... »
« Le vampire: ses parents et alliés », Montague Summers